Hippocampus bargibanti

J’ai failli effacer toutes mes photos de plongée prises à Malapascua en octobre dernier. D’un seul clic. En moins de deux secondes. Sur une fausse manip.

Peut-être ce voyage m’a traumatisée et je voulais juste oublier… On faisait une formation en plongée technique et bien que cela soit passionnant en soi, ça ne s’est pas super bien passé.

On ne nous a pas envoyé le manuel avant le cours donc on a passé des heures à littéralement bouffer de la théorie dans le café bruyant du club de plongée, car non, il n’y a avait pas de salle de cours disponible pour nous. Je vous entends d’ici “mais vous étiez dans un endroit paradisiaque, mer turquoise et tout le tralala”. On ne s’est pas baigné une seule fois, à part en plongée évidemment. Pas le temps. Il faillait étudier.

À chaque page tournée, un avertissement: en plongée technique tu risques ta vie à tout moment. Gloups. D’abord le matériel doit être en parfait état, si non tu meurs. Et non, je ne dramatise pas. C’est comme ça. Mais celui fourni par le club ne l’était pas. Après avoir bouffé de la théorie, on passait des heures à essayer de faire en sorte que tout marche, histoire de ne pas… vous l’avez compris. Sans rentrer dans trop de détails, évidemment mon gilet s’est déchiré et je suis passée très près d’un accident. Trop près.

C’était sans doute le voyage le plus stressant de ma vie. Sans compter que je me suis sentie frustrée pendant toute la formation. Quand on fait de la plongée technique, on réapprend à plonger en quelque sorte. Comme me disait mon excellente, car oui, il y a eu une bonne chose dans tout cela, instructrice “quand on est avancé en plongée et qu’on croit tout savoir, c’est difficile de casser les habitudes et d’assumer qu’on ne sait pas grand chose ou qu’on doit faire les choses différemment”.  J’avoue avoir eu, en tout cas avant ce voyage, la grosse tête. Je pensais avoir une très bonne flottabilité, je donnais des leçons à tout le monde sur le sujet d’ailleurs. Énorme déception! Il fallait tout revoir niveau buoyancy car plonger avec 3 ou 4 bouteilles change un peu les choses… Bref, pour la donneuse de leçons que je suis, ce fut un petit pas fait vers l’humilité. En passant par l’envie de jeter l’éponge car “je ne suis pas capable de faire cela gnagnangnan” mais en arrivant tout de même à quelques chose à la fin.

Pour le dernier jour de plongée détente – ouf, finalement – et pour mouiller ne serait-ce qu’un fois mon appareil photo, on est tombé sur cet hippocampe pygmée. Cette petite merveille m’a fait illico oublier toutes mes mésaventures d’avant. Et dire que j’ai failli l’effacer par mégarde…

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