Monsieur Gobi et sa crevette

  • ©Marcela Meirelles Martins
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Le jour où j’ai pris cette photo, j’étais à un site de plongée que j’appelais “TV à requins” – mais qui s’appelle en réalité Ulong Channel – à Palau, en Micronésie.

TV à requins donc. Il y en avait tellement qu’il suffisait de se laisser porter par le courant, très léger ce jour là, pour voir défiler les squales devant nous. Imaginez la scène, tous les plongeurs focalisés sur les requins et moi, qui leur tournais le dos pour observer ce petit gobie et sa crevette. Totalement loufoque, la fille. Mais il n’y a rien à faire, je les adore. Ils vivent en symbiose dans le même trou. La crevette nettoie – on la voit d’ailleurs enlever le sable sur la photo plus bas – et s’il y a un danger, moi en l’occurrence, le gobie l’avertit et elle se cache. Donnant donnant. Ils vivent bien ensemble.

La technique

Ce ne sont pas les photos les plus faciles à prendre et c’est peut-être pour ça que je les aime tant.

Il faut bien maitriser sa flottabilité, ce qu’on apprend au premier cours de plongée et que beaucoup de photographes amateurs oublient assez vite. L’idée est de ne pas toucher le sable et de ne pas trop bouger pour que le gobie oublie notre existence. Patience donc.

J’avais un appareil assez simple – un Olympus T2 en mode macro – mais qui fait des très belles photos. Par contre, il n’arrivait pas à faire le focus, le sable, la crevette et le gobie étant blancs/gris, il focalisait un peu n’importe où.

Je suis super attachée à mon petit Olympus T2 d’ailleurs. Je sais que je devrais changer après toutes ces années mais il est léger et très bon en mode macro, donc j’hésite encore à investir dans ces appareils super lourds avec des flashs qui pendouillent de partout. Je n’ai pas envie de devenir cette personne qui perd le plaisir de la plongée juste pour prendre des photos. Cette personne que tous les autres plongeurs attendent impatiemment et que, parfois, abime l’environnement.

Les mauvais exemples

J’ai connu un photographe aux Philippines, qui semblait maitriser la plongée puisqu’il nous a raconté sur le bateau qu’il avait environ 6000 plongées et qu’il avait été plongeur professionnel sur les plateformes de pétrole dans sa jeunesse. Une fois sous l’eau, il m’a fait sortir de mes gongs au bout de 10 min. Justement, il avait l’air de prendre une photo d’un petit gobie sur le sable et…  il était carrément couché par terre. J’ai pu voir toute la scène, il est juste tombé, à plat, sur le fond, ne maitrisant aucunement sa flottabilité. Soit son appareil était trop lourd, soit il s’en fichait. Je penche pour la deuxième option car, à aucun moment il n’a gonflé son gilet. J’ai même vu un bernard l’hermite partir à toute vitesse pour ne pas être écrasé…

Morale: pour faire des photos de plongée réussies, il faut maitriser la technique, la flottabilité principalement, et ne laisser que des bulles derrière soit en remontant à la surface. Pour moi, si prendre une photo m’oblige à toucher le corail (ai ai ai), abimer l’environnement, stresser les poissons avec des flash répétés, je ne la prends tout simplement pas. Je préfère n’avoir qu’un beau souvenir que laisser un bernard l’hermite écrabouillé derrière moi, pas vous?

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